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 LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe »

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Scar A. Kone-Bregovic
Scar A. Kone-Bregovic
« I Am an Antichrist »

Paris
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→ ÂGE : vingt-deux.
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MessageSujet: LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe »   LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe » EmptyMer 26 Déc - 9:04

dans le bleu de l'absinthe
scar a. kone-bregovic & libre

Tu te sens comme un orphelin du monde. Comme si tous les Dieux t'avaient mis au monde pour mieux t'abandonner ensuite. Comme si toutes les forces qui régissent cette planète avaient fondé une alliance pour te plonger dans la solitude et t'y maintenir fermement. Comme si, en fin de compte, tu n'étais pas le seul responsable de ton propre exil spirituel. Trois jours passés loin du Wasteland. Trois jours à résister, « juste pour voir ». Tu le veux. Le désires. Comme jamais tu n'as désiré quelque chose, quelqu'un. Les jambes longues des parisiennes qui passent autour de toi ne te font plus rien, pas même une étincelle dans ton regard, pas même une esquisse de sourire au coin des lèvres, pas même un crépitement dans le bas ventre. Rien. Ton corps n'est que silence. Ton corps n'est que tombeau. Enveloppe charnelle, fardeau que tu traines depuis toujours sans jamais l'avoir réellement voulu, et qui maintenant régit ton existence, comme s'il n'y avait rien d'autre, comme s'il n'y avait que ça, de la chair, des os, et des muscles, que tu n'étais que ça, une belle image dans un album photo, une silhouette caméléon dans les rues désertes, une ombre dansante sur les murs anonymes. Tu voudrais t'extirper de ce costume, t'évader vers d'autres infinis, vers d'autres au-delà. Tu voudrais retirer le masque qui gèle ton faciès, qui lui interdit toute mimique, le jeter aux flammes, l'écraser sans remord, puis escalader les briques de ces immeubles délabrés, monter, monter toujours plus haut, atteindre des sommets enneigés, de ceux que tu ne connais pas, et puis sauter. Sauter dans le néant. Enlacer le désert. Hurler des mots vides, des mots secrets, des mots muets, des mots sans signification, des mots sans lettre, des mots sans sons. Te laisser disloquer par le vent, par cet enfoiré violent, qui t'arracherait les jambes, puis les bras, puis la tête. Sentir chacun de tes membres t'abandonner, te quitter enfin, te lâcher, te libérer... Et enfin ressentir l'extrême douleur, celle de l'avant-mort. Mourir dans la plus absolue souffrance. Expérimenter encore une fois cette horreur qui fait l'humain dans tout son égoïsme et sa répugnante attitude. Et crever en silence, dans une de ces plénitudes qui vient après la tempête de douleur, qui berce le corps de la victime et fait disparaitre le bourreau, qui transporte le blessé par delà les nuages, l'emmène là où plus rien n'est, où plus rien n'a de sens, où plus rien n'a d'importance. Et quitter ces ruelles empestant la pisse de chat et le poisson mal cuit.

Et Paris sans racine, et Paris sans futur. Et Paris sans Eiffel, et Paris sans ses couples. Et Paris sans ses ponts, et Paris sans ses cons. Oui, t'élever au-dessus et regarder, les yeux pleins de larmes, un faciès méprisant, et des larmes de cendre, et un gout de mépris. Déployer des ailes inexistantes, pour mieux chuter, pour mieux s'écraser ensuite, quand on découvre combien seule est l'existence d'un homme, combien seul est celui qui décide de vivre jusqu'à la fin de ses jours. Tes pas ne te mènent nulle part, mais tes pieds poursuivent leur course effrénée, comme si c'était la seule chose que tu pouvais faire. Tes chaines aux poignets grincent, le boulet à ton pied te freine un peu, mais tu continues. Voir danser les filles dans les cabarets perdus des ruelles malfamées, entendre chanter de vieux poivrots avec moins d'avenir encore que toi, sous des ponts désolés, humer l'haleine d'alcool et de décadence de la pauvre capitale sans âme, gouter aux lumières de lampadaires, phares qui n'ont plus d'itinéraires. Tu les suis, mais eux-mêmes ne savent pas où ils te guident. Rêve ou réalité? Fiction ou illusion? Tu vois les jupes qui se soulève sur les plaque de climatisation, tu vois les flots de la Seine qui passent, imperturbables, sous ton minuscule corps futile face à l'immensité d'une voute étoilée que tu ne peux que supposer, sans la voir. L'air impur d'une ville maudite, infertile, étouffante, suffocante, tout au bord du gouffre. Et toi, triste témoin d'une chute infinie, d'un combat perdu d'avance, tu te laisses couler couler aussi. Tu n'as plus besoin de réponses, tu n'as plus besoin de questions. Tu ne veux plus rien, tu n'attends que dalle de cet invraisemblable vide qui s'étend sous tes pieds tremblants. Tu titubes intérieurement, tout ton toi s'effondre peu à peu, avec les vestiges d'un monde qui ne te plait pas, qui ne t'a jamais plu, et au sein duquel tu es incapable de trouver ta place. Ni convictions, ni attentes, ni avenir. Sans passé, sans identité. Paumé, dans une volute de fumée. Car rien n'est réel, tu le sais. Ta réalité, à toi, elle te manque, elle est loin, et tu ne sais plus comment l'atteindre, parce que tu n'as plus l'argent pour payer tes dealer, parce qu'il refuse maintenant de te faire des crédits que tu ne rembourses jamais.

Et tu flottes, pauvre ombre. Et tu pleurs, pauvre humain. Mais tes larmes à toi sont de celles qu'on ne voit pas, de celles qu'on ne peut qu'imaginer, ravageant par cascades tes derniers remparts. Tu pètes les plombs. Tu te vois glisser. Tu te vois succomber. Et les rues elles-mêmes ne peuvent plus rien pour ton mal de vivre. Les visages qui t'entourent ne te font rien. Ni chaud. Ni froid. Ni âme. Tu as peur, pas vrai? Et tu t'en fous. Tu continues d'avancer, pour rien, juste comme ça, parce que tu n'as rien d'autre à faire. Et tu montes sur la rambarde d'un pont sans nom, et tu vois l'évasion, qui t'attends juste là, au bas, dans la mer de cendre que tu surplombes crânement. Tu ne veux pas qu'on te retienne. Tu veux sauter. Mes tes doigts refusent de lâcher ton perchoir. Et tels des serres, tes ongles s'agrippent. Incapable. Lâche. Même pas capable de sauter, même pas capable de fuir. Tétanisé. Les yeux fixés sur un océan de noirceur. Et ton cœur, et ton cœur qui bat pour rien. Juste comme ça. Et ton cœur que tu hais, car lui non plus n'a pas la force d'arrêter sa course. Ton corps, ton tombeau, ta prison.

« N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts ? Ne vois-tu pas le ciel à portée des doigts ? » ► SAEZ
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MessageSujet: Re: LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe »   LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe » EmptyMer 26 Déc - 17:13


crash test


(hugo) ▽l'oubli c'est l'onde où tout se noie
Les nuits sans étoile s’enchainent dans le capharnaüm du ciel trop grand. Chaque matin, les mémoires sont dépecées et jetées au pied du lit comme des confettis. Astra ne sait plus si la limite entre le sommeil et l'éveil existe. Des bruits de vie dépouillée ça et là dans les recoins fongiques du monde, des étuves de mort apposées dans les cœurs de ceux qui ont cru aux caprices des vents et l’indifférence gagne du terrain, foule le pavé saoulé des ruelles et des boulevards tremblants. Petit peuple catacombe, catins superbes dans les chiottes de nos amours, les carcasses de nos corps se traînent et s’entrainent à la chute et l’univers à leur suite, valse pathétique qui dupe l’ennui, qui dupe l’écume des pluies et nous rappelle presque que nous sommes seuls en ces temps, fauchés et ruinés des sentiments qu’on calfeutre pour rester dignes. Les serpentins ne sifflent plus dans l’air, les confettis ne griffent plus l’atmosphère, rien rien rien et encore et toujours. Astra n'est pas en vie ou peut-être est-elle à son paroxysme. Elle parcourt ces terres de cicatrices et d’ecchymoses, de bleus uniques qui, apposés sur le filigrane de son essence, se confondent avec celui des veines et de leurs réseaux. Elle est sa propre chimère, le visage de ses démons. Astra craint Paris. Astra craint Paris la nuit car il dérobe son ombre, ce gisement d'elle que reflète le soleil et qui prouve qu'elle est bien debout. Wasteland ou es-tu? Tant que les bras de Morphée ne l'accueil plus, le passage entre les deux mondes ne se fera pas, elle le sait. A pas aériens et voluptueux, elle errait, sans un bruit, spectrale, à la manière d'une ombre muette et insaisissable arpentant les rues. Seuls témoins de son réalisme, les nuées de poussière flottant au rythme de la houle du voilage glissant le long de ses hanches. Un pont, un homme, un cri transpercent l'accalmie. C’est comme un éclair qui déchirerait la nuit. Comme une pluie sur les déserts de ce monde NON! Astra, l’écho chaotique de la force vitale du monde à courir vers l’obscur. Elle l'enlace, comme pour le retenir. Morceaux de rien au milieu du Néant, cette chose qui bat n’est que la résonance du vide il semblerait, tout comme elle. Cet instant à une saveur inexpliquée. Un détail. Un instant. Ce sont ces yeux gris qui pillent son âme. C’est son cœur qui s’arrête pour l’Eternité de ce frisson. Des interstices au milieu du cœur, des intercalaires à l’âme. Demain, Astra aura oublié. Le jeune homme croise ses écrins azurés, le silence est sa prison, son mutisme la réponse. Lâche, c'est lâche. Descendez de là! Tout est plus simple, ailleurs, dans le Wasteland. Qu'il aille planer là bas, plutôt de s'écraser sur le bitume, quelques mètres plus bas. Deux ombres à l’ombre de la fin du monde, le lopin de terre est ailleurs et ailleurs n’est pas ici. Wasteland, l'idée s'amarre à son esprit. Pourquoi pas des steppes pour draper leurs dérives, des refuges en sous sol, galactiques, sous une étoile qui brille une nuit et une seule.

Le Cataclysme est grand.

(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe »   LIBRE ▽ « dans le bleu de l'absinthe » EmptyVen 28 Déc - 7:46

dans le bleu de l'absinthe
scar a. kone-bregovic & astra trush

Tu veux lâcher, t'aimerais juste arrêter de t'accrocher, pour mieux disparaitre, pour mieux fuir, pour mieux abandonner. En fait, t'aurais peut-être pas dû naitre. Non, c'est même clair, t'as rien à foutre ici, et tu t'en vas corriger l'erreur qu'a fait un jour un père volage et une mère naïve. Tellement de choses auraient pu annuler ton existence. Une rencontre avortée, une attirance amoindrie, une fausse couche inattendue, une maladie rare qui tue les bébés à la naissance, ou même en remontant bien plus loin: une balle qui aurait tué ta mère enfant, ton père adolescent, ou bien tes grands-parents. Putain, quel malveillant hasard a fait que tu te retrouves ici, à Paris, bien vivant, les yeux grands ouverts, fixes, la bouche béate, stupéfaite, l'esprit qui cavale à cent mille kilomètres à l'heure, au moins, et ce désir, ce besoin de tout lâcher, ce besoin de glisser... Vers le néant, vers l'inconnu, vers l'infini. Tu t'en fous, mais t'échapper de ce monde étrange, sans but, sans sens, sans arrivée. Et tes doigts qui restent crispés, et tes jambes qui tremblent impunément, et tes dents qui grincent dans la nuit bruyante d'une capitale illusoire. Et toi, petit corps frêle, prêt à tomber. Prêt à quitter. Tes yeux se détachent enfin de ce qui t'attend, au bas, à quelques dizaines de mètres sous tes pieds, et se plongent dans cette infinité étoilée, au-dessus de ta tête, voute pleine de promesses, d'espoirs, de chances, de mensonges plus gros que toi. Et tu aimerais cracher à la gueule de ces scintillements divins, feints, faux, de ces masques de porcelaine, pareils à ceux que portent ces marionnettes que tu croises en permanence dans ces rues désarticulés et glaciales. Tu hurles. Mais rien ne s'échappe d'entre tes lèvres. Tu voudrais hurler toute cette haine qui enflamme ton sang, qui embrase tes veines, qui agresse tes neurones, toute cette rage qui crispe chacun de tes muscles, qui déforme tes traits, qui t'abime peu à peu, tout ce dégout qui t'empoisonne depuis toujours, qui te pousse à détester la race à laquelle tu appartiens, qui t'entraine vers les tréfonds de ton âme damnée. Et tu veux lâcher tout ça. Et tu fermes enfin tes paupières. Et le brouhaha d'une ville répugnante ne te parviens même plus. Le silence. Enfin. La fin. Si proche. Si douce. Si enivrante. Ton étreinte se fait moindre... Tu oublies. Les constellations, les pas des filles, les sourires des acteurs, les fils qui te guident, les destins entrecroisés, les perles des huîtres, la nacre des plus précieux coquillages, les lumières nocturnes des grandes villes, la pluie quand elle est fine et tendre, l'avenir si angoissant et pourtant sujet à tant de possibilités, les rêves qui bercent la nuit des orphelins de ce monde, l'espoir qui fait battre le coeur de ceux qui croient encore, les forêts vierges encore libres, l'humanité dans toute sa splendeur, dans toute son horreur, avec tous ses défauts, et toutes ses qualités, si faibles soient-elles, si peu visibles soient-elles. Et tu desserres tes doigts, et tu vas glisser, puisqu'il n'y a plus que ça, pour toi. Puisque tu n'es plus capable de rêver. Plus capable d'espérer. Plus capable de désirer. Tout juste bon à t'écraser pour partir. Adieu, Paris. Adieu, Wasteland. Adieu, monde que j'ai tant haïs. Je te quitte. Pour une longue éternité.

« - NON! »


Tu rouvres soudain tes paupières. Tes mains ont tout lâché, mais tu ne chutes pas. Tu flottes. Tu planes. As-tu appris à voler? Tes pieds touchent encore le sol. Mais tu ne devrais plus avoir aucun équilibre. Tu es penché en avant. Une force inconnue te redresse et te fait faire marche arrière, te plaque à nouveau contre la barrière, et t'enlace comme jamais personne ne s'est agrippé à toi. Tu jurerai que ces bras qui te serre en un étau sont tes doigts qui s'accrochaient à la rambarde quelques secondes plus tôt. Tout s'est brisé. Tu en veux à la chose qui t'empêche de partir, alors, qu'enfin, tu en avais trouvé le courage. Tu en veux aux étoiles invisibles de ne pas t'avoir prévenu, tu en veux à la mort qui refuse encore une fois de te libérer, tu en veux à la Seine que tu voyais comme ton tombeau, tu en veux au monde entier, comme toujours, et rien n'a changé, sauf que tu n'es pas mort, sauf que rien ne s'est passé comme tu le souhaitais. Et que tu détestes que l'on contrevienne à tes plans.

« - Lâche, c'est lâche. Descendez de là! »


Tu détaches ses bras d'une pression, te retournes, bondis tel un lion affamé par dessus la barrière du pont, et fais face à ta proie, celle qui t'empêcha d'être ton propre bourreau. Le regard fauve, tu montres les crocs, et ta respiration accélère d'elle-même alors que tu sens monter en toi cette haine dont tu t'étais enfin débarrasser en voulant sauter. Tu la laisses se saisir de toi à nouveau, t'envahir, et tu jouis presque en te voyant t'emparer de la gamine, la plaquer au sol, et croquer à pleine dents son cou si pâle, épouser ses courbes d'enfants, griffer sa peau presque lunaire, entacher de sang son innocence simulée, l'entrainer dans une danse qui la tuera, qui l'étouffera, puis lui montrer à quel point c'est beau, la mort, à quel point le néant peu être attractif, attirant, irrésistible. La prendre dans tes bras, puis sauter dans le vide, avec elle. Si elle comptait t'éviter la mort, tu lui offriras sur un plateau. Mais déjà ton coeur se calme. Car il a vu dans les yeux de la petite une étincelle qui t'effraie, même toi. Et tu observes, soudain devenu loup. Méfiant, tu tournes autour de sa silhouette de danseuse de ballet, réduisant peu à peu la distance qui vous sépare. Puis, à son oreille, tout près, en relevant ses cheveux du bout de tes doigts tremblants encore de rage, tu murmures, d'un ton calme, froid, glacial, déshumanisé:

« - Lâche? Il est lâche de se pousser dans le néant? Est-il si lâche de bondir vers l'inconnu, tête la première, la peur au ventre, que l'on efface pour l'amour de l'aventure? Cette ville n'a plus le danger qu'il me faut à m'offrir. Elle est vide. Elle est neutre. Elle n'est rien. Mais le néant, lui... La mort, elle... Elle pourrait réveiller l'excitation que j'ai perdu. Tu sais, pauvre pantin, je paries mon existence que les limbes elles-mêmes sont moins monotones qu'une vie sur cette planète. »


Et puis tu laisses ses cheveux d'or retomber dans son cou de neige. Tes doigts glissent le long de son omoplate puis tu brises le contact avec sa peau. Tu voudrais la saisir et l'emmener avec toi, là, en bas, vers le rien, vers le beau, vers la fin. Tu voudrais lui montrer, à cette pitoyable rêveuse, que la dernière lueur d'espoir n'est pas ici, mais bien là-bas, dans l'au-delà, là où l'Homme ne dirige plus, là où l'on peut respirer un air qui n'est pas vicié, putride, là où la liberté est encore la valeur première, essentielle à toute vie humaine, là où l'on rêve, là où la folle et l'incompris sont acceptés, plus que le mouton et la brebis.

« - Alors, petite... Tu viens? Explores avec moi ce monde inconnu. Il ne peut être pire que celui-ci. Et dis-toi que si personne n'en est jamais revenu, c'est bien qu'on y vit mieux là-bas, »


Et enfin, nous vivrons, petite, et enfin, tu verras, tu ouvriras les yeux sur un paysage qui aura le don de t'arracher des larmes tant il sera beau. Enfin, tu pourras dire « je vis », enfin, tu pourras dire que tu aimes ce que tu vois, ce que tu entends, ce que tu sens, et enfin, tu connaitras une bonne raison de vivre: la vie sera belle, sous une lune bleue comme une orange.

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