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 tell me i'm your national anthem

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Carmen E. Moriarty
Carmen E. Moriarty

Londres
de ceux qui ont du mal à s'entendre penser, de ceux qui se maîtrisent difficilement.
→ ÂGE : dix-neuf ans.
→ PROFESSION : étudiante en arts visuels, mécanicienne
→ CRÉDITS : pulpfiction (avatar) purple thunder (signature)
→ MESSAGES : 46



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MessageSujet: tell me i'm your national anthem   tell me i'm your national anthem EmptyDim 15 Déc - 20:14

© belcosentino (tumblr).
« and i go crazy coz' here isn't were i wanna be »

© glass skin. (bazzart).
Nom Complet / Carmen Erin Moriarty. Carmen, c'est l'hymne, la chanson. C'est le refrain permanent qu'on chante à tue tête. Moriarty et Erin, ça sonne Anglais, ça se chante comme Carmen, ça se retient tout aussi facilement. Âge / Dix-neuf ans. Carmen c'est encore les promesses éternelles d'un avenir prometteur et l'ivresse de la naïveté. Date de Naissance / Un 26 juillet, une chaude journée d'été qu'elle ne commémore plus. Lieu de Naissance / Londres, sous la chaleur étouffante, sous les rayons du soleil noir, sous la vie qui s'étranglait dans un cri. Localisation / Londres depuis toujours, pour toujours. Comme des promesses d'infini qu'elle s'est jurée de tenir, comme un endroit sacré qu'elle s'est promis de chérir. Profession ou Études / Mécanicienne automobile dans le garage de son père. C'est le bruit des moteurs et l'odeur de l'essence toute la journée, c'est le cambouis sur le corps, c'est les engrenages tortueux des machines, les clefs à mollette et l'odeur de l'essence. Et puis, parfois, elle se retrouve touriste dans l'école qu'elle a choisi l'année dernière sans réellement savoir pourquoi, en études des métiers de l'audiovisuel. Situation Financière / Modeste. Elle gagne bien sa vie car elle est dans un garage qui tourne bien, mais elle s'en fiche finalement. Cela n'est pas important. Et puis, après tout, dès qu'elle a un problème, mademoiselle à son papa sur lequel compter. Orientation Sexuelle / Pansexuelle peu farouche. C'est tout le monde, c'est personne, c'est ce qui lui plaît et c'est tout. Statut Social / Célibataire volage insaisissable qui semble prendre un malin plaisir à toujours s'enfuir au petit matin, s'évaporer telle la moiteur de la nuit. Groupe /  Les Pink Floyd. Échappatoire / Les artistes. Avatar / Brynja Jonbjarnardottir.
Un peu plus sur vous
Signe distinctif / Carmen possède une cicatrice qui lui lacère la nuque, relique oubliée d'un accident dont elle ne préfère se rappeler. Et puis, elle a un tatouage secret, juste à côté de l'os de son bassin. Il représente un V qu'elle tente d'oublier, qu'elle tente de masquer, qu'elle tente d'effacer, comme un morceau de sa vie marqué au fer rouge sur sa peau fine d'albâtre.
Phobie, Manie, Tic / Carmen c'est la naïveté, l'enfance, et puis, c'est aussi foncer la tête baissée. Elle n'a pas peur de grand chose si ce n'est d'elle-même, si ce n'est des tréfonds sombres de son âme qu'elle tente d'enterrer tant bien que mal. Tous comme ces tics. Elle glisse une main sur sa nuque lorsqu'elle est gênée, sourit comme une idiote lorsqu'elle ment.
Langue(s) parlée(s) / L'anglais, évidemment. Carmen possède néanmoins quelques notions de Français et d'Allemand, langues qu'elle a étudiées de son propre chef grâce à internet, avide de dialogue et de richesse culturelle. Plus elle sait parler de langues plus elle pourra connaître de personnes. Sa connaissance sur ces langues n'a d'égal que sa volonté de parler et rencontrer.
Origines / Purement Anglaises. Sa famille n'a jamais quitté l'Angleterre depuis qu'elle existe ou presque, et elle en est plutôt fière, même si elle rêve de voyages et d'ailleurs.
Religion / Carmen est issue d'une famille chrétienne protestante, très croyante jusqu'à la génération de ses parents. Si la foi était auparavant importante au sein de leur famille, elle s'est étiolée au fil du temps, laissant le choix aux jeunes enfants de croire ou non. Moriarty se considère athée, ne croît en rien ni personne. Après tout sa précédente foi ne l'a jamais aidée à devenir ce qu'elle est aujourd'hui.
Opinion Politique / Elle, elle n'a pas vraiment d'opinion. Elle se laisse aller au gré du vent et des saisons, oiseau bercé d'illusions. Elle n'y a jamais réellement réfléchi, ne s'en soucie que trop peu tant qu'on ne lui ôte pas sa liberté.
Modèle, Idole, Inspiration / Mary Quant, Pattie Smith, Olympe de Gouges, Allen Ginsberg...
Style Musical / De tout. Absolument de tout. Elle écoute Police ou Bach, Chiddy Bang ou Kooks. Mais les styles musicaux qu'elle préfère et adore par dessus tout demeurent pourtant la folk et le rock.
Musicien favori / Edith Piaf.
Chanson favorite / Stooges brass band, Wind it up.
Auteur favori / Apollinaire.
Livre favori / On the road, Jack Kerouac.
Réalisateur favori / Tim Burton.
Film Favori / Elephant de Gus Van Sant.
Devise / Aucune.
Objet fétiche / Une bague qu'elle a conservée, trônant en pendantif autour de son cou, une autre qu'elle a autour de son index.
Plus grande peur / Devenir quelqu'un qu'elle n'est pas.
Plus grand secret / Elle n'en a aucun, elle est de ceux qui vous les dévoilent sans s'en soucier.
Plus grand rêve / Se connaître.
PASSIONNEE IMPULSIVE
ENJOUEE OBSTINEE
CONFIANTE MANIPULATRICE
DEVOUEE SECRETE
RÊVEUSE LUNATIQUE
IMAGINATIVE COLERIQUE
JOUEUSE INSTABLE
OPTIMISTE DETACHEE
AVENTURIERE TÊTE BRÛLEE
Vous et le Wasteland
Que pensez-vous du Wasteland / C'est la liberté des oiseaux aux ailes de plombs, qui, un jour parviennent à voler et le lendemain se retrouvent cloués au sol. Carmen aime le Wasteland, elle l'adore, l'aime et s'y perd sans modération, sans faire attention. Parce que c'est le rêve cauchemardesque, et puis, que finalement, c'est bien plus aisé de vivre ainsi dans cet autre Monde que de supporter la réalité.
Comment l'avez vous découvert / Un premier dessin. C'était enivrant, troublant comme jamais. Elle dessinait en ces instants de manière frénétique, le crayon qui tout seul se mouvait sur la feuille de papier en un tremblement perpétuel, qui jamais ne s'en allait, qu'elle ne pouvait arrêter. Elle a goûté au Wasteland sans réellement comprendre comment. Un dessin. C'était tout.
Que pensez-vous du Gourou / Elle l'aimait bien, l'adorait même jusqu'à ce qu'il mette en place ces lois archaïques qui entravent la liberté de découverte et d'aventure. À cause de lui ses passe-temps se voient prohibés, à cause de lui, sa soif d'aventures est inassouvie. Elle ne l'aime plus. Elle le revendique, d'ailleurs.
Que pensez-vous de votre Guide / Il est simple. Il est comme eux. Il les comprend, les aide, les inspire même, et c'est sûrement pour cela qu'elle l'aime tant et le considère si aisément comme la meilleure influence possible pour leur groupe, et même pour tous les autres. Il prône la liberté infinie tandis que d'autres l'interdisent.
Parlez-nous de votre échappatoire / Il n'est pas vraiment descriptible. C'est prenant. Ca appelle aux sentiments, ça tiraille les entrailles, ça fait mal parfois lorsque l'oeuvre observée ou écoutée est trop prenante, trop intense, trop réelle. Mais c'est terriblement agréable, cette douleur des émotions, c'est terriblement humanisant. Carmen n'aurait rêvé d'un autre échappatoire. Lui surprend, s'adapte, et se trouve être, d'après Moriarty, le plus délicieux des échappatoires.
Derrière l'écran
Pseudo / PURPLE THUNDER (anciennement BlindsDreams) Prénom / Manon. Âge / Quinze petites années. Pays / Celui du pain et du bon vin. Présence / Six jours sur sept. Avis sur le forum / Il est moche, et tout ça. Héhé. Comment t'es arrivé ici? / Plusieurs anciennes recherches, maintenant grâce à Nao qui m'a acceptée en dépit de mon incapacité.  tell me i'm your national anthem 1247806006  Ange ou Démon? / Ange bien sûr. Double-Compte / Non. Un p'tit mot en plus / Je vous aime pas haha.  :pac: 

© KIDD.


Dernière édition par Carmen E. Moriarty le Mer 12 Fév - 20:57, édité 9 fois
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Carmen E. Moriarty
Carmen E. Moriarty

Londres
de ceux qui ont du mal à s'entendre penser, de ceux qui se maîtrisent difficilement.
→ ÂGE : dix-neuf ans.
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→ MESSAGES : 46



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MessageSujet: Re: tell me i'm your national anthem   tell me i'm your national anthem EmptyDim 15 Déc - 20:21

© ailiforme (tumblr).
« we stopped checking for monster our bed when... »
... we realized they were inside of us.
La petit pièce était nimbée de cette obscurité perpétuelle qui, d'une aisance déconcertante enveloppait les cœurs et les âmes - tout du moins, la seule demeurant survivante d'une telle horreur. Peut-être était-ce un cauchemar, un de ceux qui désarçonnaient de leurs traits si réels, de cette sensation que le dormeur avait, de longs instants, que tout cela n'était pas simplement qu'une illusion. Ses petits doigts serraient la porte de bois, lui servaient d'appui tandis que, tremblotants, les genoux de l'enfant menaçaient chaque instant un peu plus de se briser, de s'abandonner tels quelques vulgaires branches pendant une tempête, ébranlant tout sur son passage, tout ou n'importe quoi. Une maison. Une famille. Et tellement d'autres choses encore.
Elle ne sut pas vraiment si la peur, la tristesse, ou la curiosité prédominait. Peut-être son esprit juvénile, de façon préservatrice, faisait en sorte que rien pour le moment ne parvienne à briser son enveloppe corporelle, ni même ne parvienne à atteindre ce semblant de raison demeurant. Elle était frêle, vulnérable, pourtant assez forte en apparence pour supporter cela. Pour supporter la mort. Carmen l'observa ainsi de longues minutes, sans rien dire, sans rien faire, si ce n'était parcourir son corps de ses yeux aux paupières battantes, hésitantes, se fermant et se rouvrant de manière frénétique, incertaine. Entre la volonté de comprendre et celle d'ignorer. Entre la réalité et l'imagination. Elle avait toujours opté pour la seconde option. Pour ces histoires qu'elle s'était toujours racontées, cette manière qu'elle avait d'enjoliver la réalité d'une naïveté qui, parfois, retardait cette souffrance à laquelle elle était confrontée. À ces rêves dans lesquels toujours elle se blottissait, inlassablement, les préférant au reste. Peut-être ainsi finalement sa mère avait-elle décidé de partir, de rejoindre ces Mondes qu'ensemble elles avaient imaginés à de multiples reprises, qu'elles s'étaient construits à la lueur du lampe de chevet. Quelque part par là-bas au delà des plafonds.
Des cris, d'autres encore. Elle fut bousculée, ni plus ni moins, telle ces corps sans vie que l'on chahutait et balançait, qu'on écrasait et défonçait. Sans que jamais l'idée que l'on puisse blesser ne traverse les esprits. Jamais, jamais. Parce qu'elle hurlait dans ces Mondes qu'elle se fabriquait tandis que d'autres criaient à la mort sans parvenir à la supporter. Elle se taisait, mordait la poussière, la laissait s'infiltrer dans ses poumons, pellicule infime de poussière d'étoile, oui. C'étaient les restes de ce ciel que le corps avait atteint, qu'il avait effleurés du bout des doigts. Sa mère leur avait au moins laissé cela. Ainsi elle demeura au sol, en dépit de ce bruit sourd, de ce corps dénué de vie qui s'écrasa dans un bruit terrifiant. Un regard. Elle n'avait pas peur de ces monstres qui semblaient tant effrayer son père, de ces ombres dans lesquelles tous s'engouffraient sans penser à allumer la lumière. Elle n'avait finalement pas peur de quoi que ce soit si ce n'était d'elle-même, et de cette façon marginale qu'elle avait toujours de rêver ailleurs. Autrement. Parce qu'elle, elle les avait apprivoisés, elle leur parlait dans la nuit, leur murmurait ses peines sans que jamais ils ne parviennent à les utiliser. Ici sûrement résidait le problème des autres. Ce rejet éternel de ce qu'ils ne connaissaient pas. 

© valeriacherchi (tumblr).
« beauty is a construct entirely based on childhood, (...) »
(...) impressions, influences and role models.
Mad est parti. Après Taj. Après Liv. Tout le monde est parti. Je sais même pas comment je vais faire sans eux.
J'me rappelle encore quand ils m'attachaient les mains derrière le dos comme j'étais la plus petite, et qu'après ils m'dessinaient des horreurs sur le corps juste pour que nos parents nous engueulent, parce qu'ils trouvaient ça drôle. Je me rappelle de la nourriture qu'on balançait à quatre quand on mangeait devant la télé sans jamais regardé les émissions proposer (faut dire qu'elles étaient pas terribles), avant que Maman arrive, qu'elle rigole avant de crier, le calme avant la tempête. J'me rappelle des parties de cache-cache dans l'petit appartement miteux, quand on se cachait tous au même endroit parce que y'avait pas assez de place dans l'appart pour qu'on s'trouve une cachette chacun, qu'on était tous agglutinés dans un coin et que celui du fond était forcément le gagnant puisqu'il était aperçu le dernier. J'me rappelle des après-midis qu'on passait devant les machines à laver à s'prendre pour des astronautes, à descendre les rues en courant le plus vite possible pour traverser le Monde entier et l'espace en un instant, et avoir le temps de revenir en pensant avoir fait quelque chose de grand. J'me rappelle des trois cents fois (si ce n'est pas plus) que Mad a ramené une fille à la maison, que Taj le couvrait ou le balançait selon son humeur, que Liv était morte de rire dans le salon en attendant la sentence. J'me rappelle des nuits que j'passais entre mes frères parce que j'avais fait des cauchemars au sujet d'maman, j'me rappelle de ces nuits blanches là ouais, durant lesquelles ils me racontaient quatre milles histoires invraisemblables juste pour que ça aille mieux. J'me rappelle des batailles de stylo ou de couettes en pleine nuit quand l'un se réveillait et venait faire chier les autres, j'me rappelle du nombre de fois durant lesquelles on a laissé un des quatre enfermé à double tour dans les toilettes en faisant semblant de perdre la clé. J'me rappelle des après mids qu'on passait à vélo avec Liv à arpenter les rues en quête de chewing gum ou de clopes selon l'époque. J'me rappelle de mon premier joint avec Taj, d'la première tête qui tournait et de l'air ridicule que j'ai eu parce que j'étais morte au bout d'une latte. J'me rappelle de son rire avant qu'il me prenne dans ses bras et qu'il m'endorme. J'me rappelle des soirées quand papa bossait, j'me rappelle du mur sur lequel chacun notait le nombre de fois durant lequel il vomissait dans un mois, et que l'plus grand gerbeur avait un gage à chaque trente et un. J'me rappelle des courses de vélo avec Mad sur les boulevards sans casques, à contre-sens, j'me rappelle que celui qui gagnait devait à l'autre des bonbecs. J'me rappelle de Liv qui est revenue avec les flics parce qu'elle avait été chopée en train de voler des magasines X pour Mad, j'me rappelle comment il l'a enfoncée, j'me rappelle de leur bataille après et aussi du fait que Liv ait mis à terre l'petit effronté. Ca m'a fait rire. J'me rappelle avoir été obligée d'aller chercher Mad et Taj à une soirée à pieds parce qu'ils étaient tellement défoncés qu'ils se souvenaient plus du chemin. J'me rappelle des tournois de bulles de chewing gum qui tournaient à l'anarchie parce qu'on en avait tous dans les cheveux. J'me rappelle de tout. Mais c'qui m'ennuie c'est que le dernier souvenir que j'aurai d'eux c'est une porte qui se ferme.
 

© teenmsftslife (tumblr).
« you're so naive yet so. »
silver lining lone ranger riding through an open space
J'crois que finalement, tout ça sert à rien, tu sais. J'crois qu'on finira comme on l'avait dit, déchiré comme des putains de papiers recyclés, tu sais ? Avec ces foutus arbres qu'ils réutilisent jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à en tirer. Oui, c'est comme ça qu'on finira. Dans une poubelle, au fond d'un trou, sous les autres déchets - parce que finalement en dépit de nos espérances on vaudra jamais mieux qu'eux. On peut pas rêver, on peut plus rêver tu sais, comme si c'était pas permis entre nous. J'crois qu'on a fini par s'étouffer sans même s'en rendre compte, trois, c'est pas un nombre qui porte bonheur. Trois ça marche pas, ça fonctionne pas, et ça le fera jamais je crois. Puis ça fait mal. J'te déteste, plus que tout. T'es comme ces tatouages qu'on fait quand on est jeunes, tu sais, qu'on marque sous la peau pour toujours et qui ne deviennent douloureux qu'une fois qu'on les regrette, qu'on les regarde et qu'ils brûlent, brûlent, et ça fait vraiment mal, tu vois ? Mais pourtant, on peut pas les retirer. Tu peux frotter aussi fort, jamais ça part, c'est pas une tâche d'encre, un marqueur indélébile. Ça fait parti de toi.
Quand est-ce que tu reviens ? Ça fait longtemps. Ce ton arrogant et ces mains rappeuses. Ces poings qui s'échouent et ces peaux sèches. Ces mots incertains et ces réflexes brutaux. Ça fait longtemps. Mais t'en fais pas. J'veux pas te voir non plus.
Tu brûles tout parce que tu peux pas faire autrement, tu sais pas faire autrement qu'tout détruire comme un bulldozer, une bombe nucléaire, un putain de génocide envers la terre entière, j'sais pas ce que t'as. Mais comme tout ça, t'as besoin de dominer, de posséder pour mieux humilier. T'es un dictateur. Tu séduis tout le Monde et puis après t'agis selon ton bon vouloir parce que tu sais très bien que tout le Monde te succombera. Tu souris jamais sauf quand t'assouvis tes désirs, que tu joues sur ta gratte, qu'on t'appartient, qu'on t'sourit alors que tu sais que tu repartiras toujours, qu'on te laisse faire tout ce que tu veux d'nous sans jamais rien dire, parce que ouais, t'es un putain de dictateur, et qu'on sait qu'si on t'dit quelque chose, tu frapperas encore.


***

Ca fait bizarre de ne plus voir tes courbes en contre-jour, se profiler dans l'encadrement de la porte. Il y avait ce soleil qui parcourait ta peau nue, je m'en rappelle, qui se reposait sur la courbe de tes reins tandis qu'à pas de velours tu revenais vers la chambre. Il te bouffait, mais t'enjolivait aussi de ses rayons chaleureux. T'étais belle, j'm'en serais jamais remise. Comme les crépuscules, comme l'hiver, comme ces putains d'tempêtes qui bouleversaient tout sur leur passage. T'es comme ça. Mais sans le vouloir. T'sais, les gens qui tuent par quelques mots sans le voir, qui défoncent à coups de charmes sans s'en rendre compte. Même dans le silence, même quand tu parles pas, t'es belle. Même quand t'es pas là, t'es belle, parce que j'me souviens de toi comme si j'te voyais tous les jours, tous les matins quand je me regarde dans le miroir. Je comprends toujours pas pourquoi t'es parti avec lui. Enfin, si, mais je pensais que tu préférerais rester ici. Je l'espérais, tout du moins, j'espérais oui que de toutes ces choses qu'on ressentait c'qu'on avait c'était un peu plus fort. Mais c'est pas grave. J'm'en fiche, maintenant.
Je vous rejoindrai peut-être bientôt, mais tais-toi s'il te plaît, dis rien à Viktor, il a pas besoin de le savoir. Je sais même pas comment il réagirait s'il apprenait que je lui cours encore après. Je crois qu'il serait content, qu'il te sourirait, avant d'disparaître encore. Et j'le laisserai pas te faire ça. Mais t'en fais pas, il en saura rien, sauf si tu lui dis quelque chose. Et s'il te pose des questions, penses à moi. Je sais qu'tu parviendras à lui tenir tête. Parce que j'te fais confiance. J'arriverai bientôt. Tiens moi au courant de vos déplacements, j't'ai mis de l'argent dans l'enveloppe que j'ai piqué dans la caisse de mon père, comme ça tu pourras te payer un téléphone et quelques cartes. À bientôt.


Je pars aujourd'hui. L'été vient d'arriver, j'ai deux mois à vous. T'as rien dit à Viktor.
J'arriverai à Bristol dans quelques jours si tout va bien, tiens le chien enragé en laisse le temps qu'il faudra. Je te tiens au courant.



***
Je pense que finalement c'est lui qui nous a brisées. Encore une fois. Il a abattu son poing sur la table d'un geste violent et nous, petites poupées de porcelaines, on a fait qu'éclater sous son poids, sous sa rage, étouffante tant elle en devenait immense. On n'a jamais vraiment su pourquoi. Peut-être que c'était mieux ainsi. J'ai regardé ce chien nous détruire sans jamais rien faire. Avec la rage, avec cette foutue bave qui dégoulinait chaque fois qu'il voyait qu'on allait lui échapper, ces crocs acérés qu'il nous montrait pour nous faire peur. Ca marchait toujours. J'ai jamais vraiment su pourquoi ce corbac de malheur nous tournait autour avec ses airs de vautour dévoué, qui tournait et tournait sans jamais s'arrêter, avec ses ailes goudron-cambouis qui jamais l'alourdissaient - sauf lorsqu'il s'agissait d'nous étouffer. C'était un oiseau d'malheur, mais un oiseau quand même, peut être pour cela que nous l'avons suivi. Il voyageait et détruisait, mais voyageait surtout, avant toute chose, avant la souffrance et l'désir. J'me suis toujours dit que lui aussi il devait être cassé quelque part, qu'un engrenage devait plus marcher, qu'un neurone avait lâché à un moment ou à un autre et qu'il avait fini par devenir fou parce qu'il avait jamais appris comme s'réparer. Peut-être qu'au fond, il en avait pas envie. Je sais pas. J'aurais aimé trouver c'qui allait pas, je crois, peut-être que comme ça on aurait continué à s'aimer sans qu'y'ait de dégâts, ou p't'être que y'en aurait eu moins, j'en sais rien. J'arrive pas à arrêter d'penser à lui, pourtant. C'est lui la chanson entraînante. C'est lui l'hymne, c'est lui le refrain, moi, j'ai jamais été qu'une pale copie qui tentait d'lui ressembler. Mais c'est de lui dont on se souvient. Parce qu'il mord et infecte quiconque s'approche trop de son intimité, qu'il est incapable de faire autrement, qu'il doit marquer ses victimes pour savoir qu'elles seront toujours siennes. Pourtant, moi, j'l'aimais. Et ouais, encore une fois j'aurais voulu l'réparer pour qu'il redevienne un peu plus sérieux, pour qu'il arrête un peu d'nous tuer comme ça à ptit feu. Qu'il le fasse franchement, d'un coup sec, ou qu'il nous abandonne finalement, qu'il nous redonne un peu de liberté pour qu'un puisse fouiller les débris en quête de dignité. En partant, comme ça, il nous a encore laissé dans l'doute, sans réponses, et il sait bien qu'de cette manière il s'fera attendre. C'est qu'un loup effrayé, qui r'viendra quand il aura plus rien, plus rien à manger si c'n'est la chair de ses semblables, qu'il aura lui-même tués. Il reviendra juste récupérer les morceaux qu'il nous avait laissés, ici et là, et il mangera le reste, jusqu'à ce qu'il y ait plus rien, plus rien qu'cette putain de carcasse qu'on traîne déjà à bras le corps.   

© inconnu (tumblr).
« now lets have some fun »
this is our decision, to live fast and die young
Et elle était belle. Encore une fois le soleil chatouillait la courbure de ses reins, la rendait si belle, si belle que j'en aurais presque été jalouse. Clémence. Lui savait lui faire l'amour sans qu'elle n'ait la peau moite, sans qu'elle n'en soit déformée, puisque c'était lui, oui, qui s'accordait à son corps et non l'inverse. J'étais jalouse du soleil. Parce qu'elle n'était jamais plus belle qu'à ses côtés.
Un peu de douce fumée qui s'évaporait, dansait sous les rayons du soleil, s'accordait à eux cette fois-ci, enfin. Et la tendre s'approcha sans faire un bruit, s'abandonna dans les draps et lui sauta dessus, le sourire aux lèvres, s'emparant du joint glissé entre les lèvres de Carmen. Elle, l'observa, sans un mot, nimbée de cette lumière qui se glissait entre ses mèches de cheveux. Elle en attrapa une. Clémence avait les cheveux secs, et rêches, comme de la paille presque, qui s'effilochaient chaque instant un peu plus puisqu'elle n'avait de cesse de jouer avec en observant sa peau nue parcourue de frissons. Elle se redressa, glissa ses bras autour de sa taille et vint l'embrasser. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et elle sourit, avec le soleil qui lui brûlait les yeux, qui lui déchirait la rétine, mais elle s'en fichait, elle lui souriait à elle sans relâchement, sans se lasser. Parce qu'elle aurait pu lui en donner mille autres, qu'elle aurait pu lui en arracher presque tout autant, parce que c'était comme cela que les choses marchaient et qu'inlassablement elles se récompensaient l'une et l'autre pour leur inédite liberté. Pour ces goûts acides et piquants qu'elle donnait à leurs lèvres, pour ces élans de lassitude, sans jamais d'amertume, sans jamais rien d'autre que le délice de quelques agrumes parcouru par les charnels baisers, dévorés avec avidité. Pourtant toujours l'effluve revenait, plus forte peut-être encore qu'elle n'avait pu l'être auparavant. Désormais jamais elle ne les quittait. Jamais elles ne l'abandonneraient.

***
Il était comme une ombre. Plus sombre encore qu'auparavant. Biscornu, davantage dangereux ; de ces ombres oui qui seules au zénith en plein été pouvaient survivre dans leurs ténèbres. Il ne vivait qu'au travers de leur bonheur. Il les suivait à la trace, inlassablement, comme si sa vie en avait un jour dépendu alors que jamais ses poupées n'auraient pu se l'imaginer. Bafouées et bouffés de toute part. Elles avaient retrouvé quelques morceaux pourtant. L'un demeurait irrécupérable, pourtant, comme ces quelques trésors enfouis qu'âmes insouciantes cherchaient vainement dans d'autres mots encore, dans d'autres leurres. Peut-être l'avaient-elles toutes deux trouvé ici. Abandonnés les corps et étreintes ; seules résidaient ces âmes emmêlées et incomplètes qui n'avaient de cesse de se complaire dans quelques illusions amoureuses. Pourtant il était là, sans jamais réellement partir, sans jamais réellement intervenir. C'était les regards-étoiles qui suggéraient d'autres rêves encore, d'autres espaces plus grand. Elles ne l'ont jamais suivi ensemble.

Carmen. Quelques mots, quelques lettres, rien d'autre qu'une appellation, un murmure hurlant à l'interpellation, quelques sangs glacés et arrêtés et autres battements loupés. Elle s'était stoppée. Sans Clémence. Sans personne si ce n'était lui, reflet des soleils noirs, murmures des cris de la peur, péché des paradis illusoires. Encore un pas. Le wasteland rayonnait sûrement comme jamais il ne l'avait fait, comme jamais elle n'avait pu le sentir tout du moins. Quelques lumineux se glissant sur ces traits droits et imposants, sur cette voix qui parlait sans que ses lèvres ne se mouvent pourtant, ventriloque sourd qu'elle semblait être la seule à comprendre. Ces trésors étaient retrouvés, après toutes ces quêtes qu'elle avait menées. Les yeux couleur or et diamant se posèrent sur le corps frêle de l'enfant, avares et sans une once de honte, désireux sans qu'il n'en dise en rien. Et puis, une fente s'ouvrit, trou béant lacérant son visage, un sourire mesquin qu'il afficha glorieusement, qu'elle ne put qu'apercevoir, aveuglée par les rayons du soleil. Elle fut incapable de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot. Etranglée par la chaleur, par ces chaines d'or qu'elle avait soudainement retrouvées, serrées trop fort contre son gré. Elle se retourna, sentit les trésors lui parvenir encore, et avança la tête baissée d'un pas traînant vers une destination lui demeurant inconnue. Elle savait qu'il la suivrait. Il le fit. Peut-être qu'ainsi durant des heures elle marcha avec lui comme ombre, elle prenant le soleil. Peut-être pendant quelques secondes seulement. Pourtant lorsque finalement Carmen s'arrêta, ce fut à l'ombre, de tout, de n'importe quoi. Juste à l'ombre. Là où il ne pouvait que se fondre parmi d'autres. Là où elle ne le voyait que comme tous les autres. Et puis, dans un murmure, presque dans un souffle, s'asseyant en tailleurs à même le sol avant qu'il ne l'imite, elle mouva ses lèvres dans un léger sourire. Viktor.
Ils se regardèrent ainsi aussi longtemps qu'ils le purent, sans rien dire, sans se quitter pour autant. Peut-être ces plaies béantes et ces corps gisants leur suffisaient dans leur rédemption, dans leur pardon, peut-être parvenaient-ils enfin à se comprendre sans un moindre mot. Il était de retour. Et peut-être avait-il grandi. Sûrement leur avait-il manqué.  
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