mieux que le nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane ▻ gus
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Sujet: mieux que le nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane ▻ gus Mer 2 Jan - 19:37
△ WAR IS WHAT I BREATH, IT'S WATH I BLEED. BUT IF YOU WANT MORE, THEN LET'S START THE WAR.
tu les entends encore les chanteurs à minette de la mère. la vieille radio trouvée dans un vide grenier. elle tournait toute la journée dans la cuisine tout d'abord, dès le matin vers 7h précisément. elle restait allumée, faisait la conversation à maman qui se sentait horriblement seule. c'est pour ça qu'elles les aimaient tant mike brant, alain chamfort, julien clerc et toute leur belle brochette. c'est qu'ils lui chantaient des mots d'amour. t'en avais déjà conscience très jeune mais tu faisais comme si tu ne comprenais pas pour pas la gêner. tu restes dans ton lit, fixant le plafond, et tu songeais encore à elle. le remord te ronge, c'est que tu ne l'avais pas appelée depuis presque neuf mois maintenant. mais ce serait pire si tu prenais de ses nouvelles toutes les semaines, savoir qu'elle n'allait pas mieux parce que tu n'es pas auprès d'elle. tu soupires, te frottes le front et te relèves pour t'asseoir au bord du lit. robot, mouvements automatiques et répétés tous les jours. t'avais rien d'autre à faire. c'était la rouille et maks n'était pas là, certainement parti dans l'quartier avec tous les petits bâtards paumés du coin qui n'ont rien eux non plus. ah y en avait pas un pour rattraper l'autre. tu fixes le sol de béton, sale. ça et là jonchaient des sachets, de la coke, de l'exta, MD y avait tout. capsule de bière aussi. dans le coin la douche, à l'opposé la "chambre" de maksim. fallait dire qu'on pouvait pas avoir vraiment d'intimité en habitant dans un sous-sol sans cloisons autres que les quatre murs de la bâtisse. tu quittes ton matelas miteux et t'étires tel un chat. fallait partir au boulot. t'enfiles un vieux jean troué, tes rangos et un marcel. il était sale mais y avait rien d'autre. tu prends ton blouson en cuir, dans les poches un poignard, un vieux paquet de gitanes, un feu. le poignard c'était au cas où tu faisais de mauvaises rencontres. ou destiné à ceux qui ne voulaient pas payer leurs dettes, fallait dire que certains étaient plus difficiles à convaincre que d'autres. le butin était... bien caché. t'attendais, appuyé contre l'immense mur de briques rouges, fumant tes vieilles clopes au tabac sec et encore plus rude dans la gorge. le keupon blondinet devait pas tarder à venir chercher ce qu'il avait demandé.
Augustin Cromwell
« If The Kids Are United »
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→ PROFESSION : TE COGNER JUSQU'AU SANG ET MÊME L'INCONSCIENCE
Sujet: Re: mieux que le nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane ▻ gus Mer 23 Jan - 14:00
(the joker) ▽ introduce a little anarchy, upset the established order and everything become chaos
T’as sûrement un peu trop de rage. Comme une envie de faire un carnage. La beauté du chaos offerte à ton regard. Destruction sous tes yeux hagards. T’aimes sans doute un peu trop cela. Voir le sang couler, estafilades écarlates. Mouvement des gouttes de pluie sur une vitre. Une façon comme un autre de frôler l’extase. Ta liberté, c’est de l’adrénaline dans les veines, c’est ta poudre dans le nez, ta drogue préférée. Tu veux le monde à ses pieds. Soldat aveuglé. Terré dans les tranchée, comme attendant son heure. Au milieu de la boue communiste, de ces sales rats de capitalistes. Sous les obus qui tombent, la pluie de sang et d’acier. Tu lèveras le majeur en tirant sur les sans défenses, tu tireras sur ces idiots d’hippies, eux et leur trop plein d’amour dégueulasse et leur bonne parole à la con. Que leurs désirs de paix baisent avec le néant. Amen. Que la religion s’écrase la gueule sur le pavé, comme un vulgaire cabot, au crâne écrabouillé. Une charogne méconnue de tous et bien vite oubliée. Tu feras brûler les torchons médiatiques qu’annonce la rupture d’untel et la grossesse de l’autre. De grandes flammes s’élèveront en son nom. C’est sûrement paradoxal, contradictoire. Mais t’es persuadé que tu pourras sourire. Le bonheur, ton fruit interdit. Toute ta vie, rejeté, balloté, jamais aimé. Tu te sentirais comme un nouveau-né. Rien qu’un autre gamin insouciant, épris de joie et de liberté. Les yeux brillants, les lèvres rieuses. Tu n’as jamais connu ça. T’es qu’un amas de rêves brisés, d’espoirs mort-nés. Un simulacre d’humain, un autre paumé. T’en as marre de la société. De ton corps qui fait des siennes. C’est sûrement pour ça que tu trouves refuge au wasteland. Ton esprit s’échappe enfin, vagabonde à son gré dans ce nouveau monde merveilleux, de l’autre côté du miroir. Ton monde de saoulons. Ballet incongru de toutes les âmes perdues. Ce joyeux bordel fantasmagorique. Ce doux rêve chaotique. Avant que l’autre connard de gourou vienne tout gâché. Adieu, ta terre de liberté. Mais tu ne laisseras pas tout partir en fumée. Pas sans t’être au moins battu. Sans lui avoir défoncer la gueule de tes propres mains. Le défigurer à vie, si t’y parviens. Tu veux le voir écorché vif, plus bas que terre. Tu ne resteras pas là à attendre et te taire. Tu résisteras à l’envahisseur comme les anglais contre hitler, les russes contre napoléon. La rébellion s’organise et vaincra. Parce que la seule règle c’est qu’il n’y en ait pas. Ça fait déjà trop longtemps que tu n’y es pas allé. Le manque te taraude doucement. Comme un léger fourmillement. Faut faire changer les choses, et que ça saute. Cigarette entre les lèvres, cheveux blonds dressés sur la tête. Cuir clouté tellement pas cliché. Les bottes qui claquent sur le macadam dans un martèlement régulier. Tu l’aperçois appuyé contre un mur, la fumée s’envolant de ses lèvres. Max dans toute sa splendeur. Tu t’avances avec un léger sourire. Tu sors les billets d’une main, tires sur la clope de l’autre. « T’as ce qu’il faut pour s’amuser ? » Les regards qui s’échangent, l’air entendu. On se réjouit d’avance sur la suite des évènements. « On squatte chez toi, alors ? » Faudrait pas retrouvés deux corps inanimés au détour d’une ruelle, ça pourrait faire désordre dans ce genre de quartier.
Dernière édition par Augustin P. Cromwell le Mar 5 Mar - 7:23, édité 5 fois
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Sujet: Re: mieux que le nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane ▻ gus Lun 25 Fév - 10:05
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Démolir tout. Faire vaciller les conventions. Nettoyer, se débarrasser de la vermine qu'était l'autorité. Démolir la morale. On veut du moche, de l'absurde. Où sont passés ces braves mecs que défiaient tout ordre, la nature même des choses ? Où était passé le côté instinctif de l'Homme, son autogestion, sa coopération volontaire avec chaque être conscient, l'amour pour la liberté ? Heureusement que y avait cette belle gueule de blond pour la bataille fallait dire que lui il était authentique. Tu retires une taffe de manière brève, t'amuses à laisser la fumée sortir d'elle même, coulant lentement d'entre tes lèvres, mourant dans les secondes qui suivent. T'encaisses le billet, silencieux, et te décolles vivement du mur pour commencer à avancer en direction du sous-sol. En fait tu le ferais languir un peu, rien qu'à sa gueule tu voyais qu'il était rongé par l'impatience, ah le manque. « On squatte dans mon squat ouais. » tu lâches tout en marchant, ne te retournant pas. Petite pointe d'humour. N'oublions pas que t'étais un p'tit rigolo. T'entreprends la descente aux Enfers, bon okay c'est juste la descente au sous-sol, mais c'était tout comme, nan ? Vous louvoyez dans le labyrinthe que sont les couloirs du sous-sol. Ca pue la pisse et le rat crevé. Franchement ça ne t'étonnerait même pas que t'aies chopé un truc en vivant dans des conditions pareilles. Mais tu kiffais. Le blondinet te suis, t'entends les claquements de ses bottes sur le béton, et les cliquetis de son cuir, des ses chaînes qui se perdent en écho dans ces allées infinies. Il fait sombre, pourtant tu sait parfaitement où tu es et où tu dois aller. Enfin l'entrée. Une porte métallique rouge rouillée et quasi-défoncée. En terme d'isolation c'était de la grosse merde. Autant phonique que thermique. On se pelait les couilles dans ce trou, le seul truc qui chauffait la pièce c'était un vieux bidon où brûlaient des trucs et ça puait la mort bien souvent. « Y a une rave dans l'entrepôt pourri du quartier ce soir. Tu viendras ? » Tu t'installes sur ta pile de matelas que t'appelle plus communément "lit".
Augustin Cromwell
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Sujet: Re: mieux que le nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane ▻ gus Mar 5 Mar - 15:54
(the joker) ▽ introduce a little anarchy, upset the established order and everything become chaos
Y’a cette appréhension au creux de tes reins. L’impatience qui se lirait presque sur tes traits. Ces petits détails qui vous trahissent aux yeux de l’observateur aguerri. Le cliquetis des chaines qui se fait entendre plus qu’il ne devrait. Tu commences à faire le plein d’adrénaline. Il est l’heure de partir à la guerre. Sortir de l’uniforme collant de cette jeunesse désœuvrée, sans idéaux ou combat à mener. Oublié le temps des grandes guerres, bien saupoudrés de patriotisme outranciers, il faut abattre ces imbéciles d’allemands qui violent nos femmes et tuent nos bébés. Soldats enrôlés de force et par milliers. Ces flots de morts et de blessés, qui chaque jour se pressent dans nos contrées. Et maintenant que t'avais enfin ta propre bataille à défendre, il ne te tardait de prendre les armes et tirer. Tu savais qu'il fallait rester organisé. Couvrir ses arrières pour ne pas prendre le risque de se faire piéger. C'est là que Max intervenait. Plusieurs fois déjà par le passé, vous avez mené quelques offensives isolées. Et vous vous êtes plutôt amusés. D'où l'expérience plusieurs fois réitérée. Sans compter qu'il avait quand même de la bonne herbe pour planer. Tu le suivais donc à travers les chemins. Un léger sourire ornant tes lèvres suite à son petit jeu de mots. Toujours fidèle à sa réputation de rigolo. Vous traversez ces couloirs sombres et glauques. Oubliez vite les senteurs délicates qui font frétiller vos narines, ici tout est parfumé à la saleté, esthétique du délabré. Même ton immeuble te paraissait moins étiolé. Vous parvenez enfin devant le carmin de son entrée. Entre temps, le punk te parle de la rave qui allait se dérouler dans la soirée. « Tu m'connais. J'raterais jamais une occasion d'me déhancher défoncé contre des centaines d'inconnus, voyons. » T'as beau ironiser, il n'est pas rare de te croiser dans ce genre d'évènement. T'as la décadence inscrite au creux des reins. Irrémédiablement attiré, tu t'enfonces et t'embourbes dedans. Les raves constituaient ton havre de déchéance, apogée de l'amusement. « Mais bon. J'ai rien de prévu donc, j'y ferais sûrement un tour puisque tu me l'as si gentiment proposé. » Petit sourire narquois, alors que tu t'affales sur une sorte de canapé. Plus détendu que jamais. Comme si ton esprit gambadait déjà dans quelques autres réalités, des mondes parallèles aux couleurs chatoyantes. Tu plonges la main dans ton jean sombre pour en récupérer le feu, pendant que Max s'occupe des joints. « Alors tu te sens chaud pour dégommer quelques connards bien pensants ? » Y'a la malice dans ta voix et le défi dans ton regard.