IAN ◘ kiss the rain.

Invité

kiss the rain

(beaudelaire) ▽ Elle éblouit comme l'Aurore, Elle console comme la Nuit.

c'est le soir. je me souviens. je me souviens de toi. la belle lune qui étend ses doux rayons argentés sur la toison, la plaine, l'arbre, la créature, le sommeil. sur moi aussi. allongé au beau milieu d'une clairière, ouverte sur la lune. mystique. je demeure en son sein, serein. confiant. je pense. les doux relents de douces pensées. ma civilité évaporée. je ne suis qu'un déchet. assez baigné dans l'alcool pour avoir atterrit ici. la bonne cuite que j'ai pris devrait m'aider à rester un bon moment. j'ai besoin de m'évader. penser à autre chose qu'à l'humanité. j'inspire profondément, les poumons comprimés par le joint, le sang qui coagule sous l'effet de l'alcool. j'ai mal au fond. comme tout le monde, en vrai. ma soeur me manque, mais me pompe l'air. de par sa distance. j'ai mal de sa distance. deux jours que l'on ne s'est pas adressé un mot. pas un seul. elle sort. je sors. je suis sortis d'une autre façon. parfois je me demande si elle connait le Wasteland. après tout il est aussi vaste que le monde, si bien que j'ai des chances de ne jamais l'avoir croisé, ne traînant pas forcément dans les mêmes environs.
bref, je suis là. comme un con. comme un mec paumé. un mec totalement déchiré extérieurement, et dans son monde très sobre. les yeux dans le vague, les yeux dans l'espace, et le coeur à part. je me souviens de comment je suis revenu ici. je suis actuellement au bar du coin, la gueule totalement déchirée dans un coin du bar, peut-être en train de pioncer sur un des canapés. peut-être en train de me faire péter le cul par un mec qui passe par là. en tout cas, je ne sens rien, il doit pas être très efficace. je ferme les yeux, comme si j'allais les rouvrir sur mon vrai monde. sauf que je suis encore là. ah ouais, je dois vraiment être pété. peut-être suis-je mort ? même si cela m'étonnerais. si j'étais prêt à crever, je pense que même ici je serais mal. au moins je me fais une idée de mes limites.
un bruit trouble le silence, en même temps que l'intensité de mes pensées. je tourne mon visage vers une silhouette. ici comme à l'extérieur, je n'ai pas peur. je n'ai plus peur. je le regarde, sans le reconnaître, il fait trop sombre. mais la lumière des champignons phosphorescent et probablement hallucinogènes si on le souhaite, répand un peu de lumière sur l'endroit, comme la lune. m'a-t-il vu ? je me redresse légèrement.

(c) AMIANTE

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Kiss the rain

« La liberté ne se conquiert jamais au détriment de celle des autres. Etre libre, c'est dominer. Dans le dernier cas, la liberté n'est acquise qu'au détriment de soi. » REVERDY

La nuit était noire, profonde, bruyante. Je m'enfonçais parmi les arbres, êtres silencieux et alertes, les joues rougies et le souffle court. J'avais perdu la notion du temps. Depuis combien de temps errais je dans ce dédale de végétation ? Depuis combien de temps avais je quitté Londres pour le Wasteland ? Tout était confus et opaque dans ma tête. Seule la drogue ingurgitée un peu trop vite, un peu trop fort, y faisait sa loi. L'instinct me guidait: aller plus loin, encore et toujours. Découvrir, m'émerveiller. Je m'arrêtais quelques minutes les paupières closes, adossé à un arbre le temps de reprendre mon souffle. Lorsque je rouvrais les yeux, elles étaient là. Les fées. Brillantes, légères et pleines de grâce. Mon esprit embrouillé ne parvenait pas à définir clairement leurs contours. Elles m'apparaissaient telles des tâches de couleurs éblouissantes. Je décidais de les suivre, puisqu'elles semblaient m'indiquer le chemin. Je marchais des minutes qui me semblaient des heures. Enfin, je m'extirpai de la forêt pour tomber dans une clairière. Immense, illuminée par la pâle clarté de la lune. J'emplis mes poumons de l'air frais et pur, enivré par le fait d'avoir découvert quelque chose de nouveau. Un magnifique spectacle s'offrait à mes yeux. Les fées, en ronde, semblaient danser telles des flammes de bougie. Réalité et imagination confondues, je me laissais bercer par mon délicieux rêve. Le coeur battant la chamade, je poussai un cri et m'élançai au milieu d'elle, brisant leur ronde. J'étais encerclé par ces tâches colorées, je sautais et tournais sur place, heureux comme jamais. Soudain, en une fraction de seconde, elles disparurent. Je mis fin à ma danse et regardais partout autour de moi, à la recherche de mes compagnons de route. Envolées, tout comme elles étaient arrivées. Un peu perdu, je cherchais désespérément à les retrouver. C'est comme cela que je vis une tâche sombre au sol, à une vingtaine de mètres de moi. Je m'approchais, lentement, me demandant quel individu pouvait avoir élu domicile en ce lieu féerique. Plus j'approchais, plus cette silhouette me semblait familière. Se pouvait il que..? L'être me fixait de ses grands yeux, plus de doute possible. Il s'agissait bel et bien de lui. Aleksei. Je m'arrêtai et l'observai un instant. Je commençais à croire que tous les chemins du Wasteland m'amenaient constamment à lui. Il était devenu mon plus proche ami en ces terres, ma meilleure rencontre au Wasteland.

Aleksei ? demandai je soudain, poussé par l'envie de le rejoindre, mais freiné par la crainte de le déranger.

Aleksei & Ian

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ton titre ici

(creedugst) ▽ Quitte à mourir seul, autant vivre mal accompagné.

je me méfie. qui est-il ? je l'observe. je reconnais sa voix. profond soulagement. pourquoi aurais-je eu peur de toute façon ? ce n'est que Ian. Mon, Ian. je me redresse un peu sur mes coudes, puis lentement, sur mes fesses. il s'approche. je le laisse venir.
il est beau, dans son habit quelconque. tout lui va bien. il porte bien la chemise, le pull, le tee-shirt, le pantalon, le jean, les chaussures comme les tennis. il est beau mon Ian. beau comme un dieu. cela dit je ne l'accueille que par mon éternel regard froid, neutre, impassible. je me suis levé. apparemment. le monde tangue un peu mais je me tiens. je tiens bon. quand il est à portée je passe un bras derrière sa nuque, comme pour me retenir de tomber, ou comme pour lui signifier que je suis content de le voir. qu'importe. mon Ian est là. « Lui-même, p'tit con. A qui tu t'attendais ? » tout dans la délicatesse bien sûr. mais il faut croire que je ne suis pas très poli, et encore moins défoncé.
je souris béatement, comme un mongole. ça m'arrive même de rire. je le serre un petit peu contre moi. il est brûlant. je jette un coup d'oeil alentours, tout est calme, nous sommes seuls. je retire mon bras, je le regarde. « Alors tu pourris dans quel coin de Londres ? » je lui lance un sourire énigmatique, mais au fond je suis triste. pourquoi est-il si loin ? je me badine de mon lyrisme. j'ai mal. je me rassieds. il me gave, en fait. tout me gave. je soupire lourdement. et ce n'est que le début.

(c) AMIANTE

Invité

Kiss the rain

« La liberté ne se conquiert jamais au détriment de celle des autres. Etre libre, c'est dominer. Dans le dernier cas, la liberté n'est acquise qu'au détriment de soi. » REVERDY

Une joie sans nom s'empara de moi. Aleksei se leva et vint s'aggripper à moi pour ne pas trébucher. Il semblait dans un état pire que le mien. Je souris à sa remarque et lui répondis en plaisantant:

Je m'attendais à la Reine des Fées, en fait. Tu les as vues ?

Je parlais des fées, bien sûr. Je regardai autour de moi, souhaitant les revoir. M'avaient elles mené jusqu'ici pour retrouver ce jeune homme ? Il fallait croire que oui. Je reportai mon attention sur mon compagnon et sur la proximité de nos deux corps. Je pouvais sentir son torse contre le mien et son souffle chaud dans mon cou lorsqu'il me serra contre lui. L'étreinte ne dura pas et il se rassied.

Alors tu pourris dans quel coin de Londres ? me demanda-t-il, presque agressivement.
Toujours le même, tu le sais. Et comment se porte Paris ? dis je en prenant place à ses côtés.

Un peu plus et l'on aurait pu croire à une discussion de deux personnes normales. Mais la pupille de nos yeux prouvaient le contraire. Je lui souris, encore. Je ne le connaissais que du Wasteland, et ne l'avait jamais croisé dans le monde réel. Cela m'attristait parfois de ne pas l'avoir à mes côtés dans la grisaille de Londres. Mais souvent, je me disais que c'était mieux ainsi. Il faisait partie de ce monde qui ne m'apportait que jouissance. La réalité est tellement décevante, je ne pouvais accepter qu'il en fasse partie. Je le détaillais, sa peau lisse, ses grands yeux sombres, sa moue de gamin des rues, ses cheveux en bataille... et me rappelai que parfois, j'en rêvais la nuit.

Aleksei & Ian

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je ré-essaye à la troisième personne, pour voir si je fais davantage de lignes parce que ça me gêne là x)

river flows in you

(verlaine) ▽ Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville, Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ?

Il n'est que pantin. Pantin qui suit son chemin. Pantin dépendant de cette cigarette entre ses petites mains. Pantin qui aime danser du soir au matin, un doux bassin contre ses reins. Doux pantin et douces insomnies. Il perd la tête bien avant d'être dans son lit.
Sa réponse lui va à ravir, bien qu'il ne sache plus vraiment ce qui est en mesure de le satisfaire ou de l'insatisfaire. Il se perd dans le propre brouhaha de ses pensées, futiles et insignifiante dans ce monde marqué par son imaginaire mais aussi celui d'autrui. Il l'observe, il l'appréhende, mais tout d'un coup, il semble presque réticent à l'approcher. Il contemple sa douce peau si lisse, le coin quelque peu plissé de ses lèvres. Peut-être est-il heureux ? Ou n'est-ce que la trace du fait qu'il soit défoncé ? En tout cas, il ne l'était certainement pas plus que son compagnon. Un sourire béat traverse de nouveau son visage. Il ne comprend pas. Plus. Peut-être n'a-t-il jamais cherché à comprendre ? Il a mal, encore une fois. La douleur fulgurante qui lui déchire le torse, enserre son coeur. Il est assit mais se plie encore. Encore. « Ben Paris, ça roule. » Et sans savoir pourquoi, il se met à rire. A croire qu'il est en plein pic. Il ferme les yeux, essaye de les rouvrir de temps en temps, mais tout, même respirer, semble être devenu une véritable épreuve. Il a l'impression de même devoir rappeler à son coeur de battre. Il tapote une place invisible à côté de lui, invitant Ian à le rejoindre.

(c) AMIANTE

» AÏDA ∆ 'scuse me while I kiss the sky.

IAN ◘ kiss the rain.

IAN ◘ kiss the rain.

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