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| JUSTICE | Je est un autre | |
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Invité Invité
| Sujet: JUSTICE | Je est un autre Ven 28 Déc - 18:33 | |
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« Des conditions d'vie drastiques, à Abidjan des enfants morts. » © KIDD. | Nom Complet / Justice Oman Kone Âge / 15 pauvres années Date de Naissance / Vingt-huit novembre Lieu de Naissance / Côte d'Ivoire Localisation / Paris, France Profession ou Études / Loin. Loin de ces conneries Situation Financière / Passez le bonjour à mon frère Orientation Sexuelle / Hétéro, voyez comme ça sonne beau. Statut Social / Célibataire Groupe / The Who Échappatoire / Vicieux Avatar / Jaden Smith |
Signe distinctif / Ton joint, à la bouche, ça compte, comme signe distinctif ? Tes yeux vitreux, même tôt le matin, et quand le soir, elles tremblent, tes mains, ça compte ? Tes cheveux crépus et ta peau noire, ça te distingue des vieux richards qui peuplent Paris ? L'air détaché que tu te plais à afficher, pour faire comme si, pour faire semblant, ça te distingue ? Tes fringues moisies, trouées, et puis parfois un peu trop grandes ? Les bagues au doigt, les lacets défaits, et puis la clopes derrières l'oreille ? T'es bien distingué des autres, avec tout ça, nan ? Phobie, Manie, Tic / T'as peur de vieillir, et t'as peur de calancher. T'as peur des secrets, du fait qu'ils puissent être dévoilés. T'as un peu peur de toi-même, aussi, de la nuit, et de l'Afrique. T'as peur des pieds, cause qu'il n'y a rien de plus laid au monde. T'as peur des gens qui ont des certitudes et de ceux qui n'en ont pas. T'as peur des blonds, et t'aimes pas trop les blancs. T'es terrorisé, quand tu repenses, trop tard dans la nuit, à l'Afrique. T'as peur de crever sans pinceau entre tes doigts, t'as peur de fermer les yeux trop longtemps, et t'as peur, aussi, le jour, quand t'es pas défoncé. T'as une folle tendance à te bouffer les doigts. Genre les petites peaux, autour des ongles. T'aime bien quand ça saigne un peu, et tu fais comme si ça t'énervait, pour donner un genre. Tu te pinces l'arrête du nez, aussi, quand tu commences à t'énerver, et les gens qui te connaissent bien, ils savent qu'il faut te calmer. Et puis souvent, quand tu t'ennuies, au lieu de te tourner les pouces comme un con, tu prends un stylo puis tu dessines, tu dessines sur tout ce que tu peux. Ces moments fous où l'art n'est même plus une passion mais une triste manie dont tu n'es plus capable de te séparer. Langue(s) parlée(s) / Tu parles dioula, bien entendu, parce que c'est, depuis toujours, ancré en toi. C'est dans tes gênes, c'est une partie de ce que tu es. C'est aussi le peu qu'il te reste de ta mère, de ton pays, et de ta vie d'avant. Tes cauchemars, la nuit, tu en es sûr, ils sont dans cette langue là. Pour le jour, par contre, pour les formes et les couleurs, pour le rêve, il y a le français. Tu vénères cette langue, qui offre tout au monde, les larmes et les sourires, les pleurs et les rires. T'as appris les bases avec ton frère en venant en France, et le reste, c'est des livres que tu as tout découvert. Origines / Tu étais persuadée, quand tu étais trop gamin pour comprendre la vie, que tu vivais dans le plus beau pays du monde. Désillusion ultime. La côte d'Ivoire t'a frappé, t'a meurtri, t'a abimé, t'a détruit. A détruit les tiens. Tu as perdu là-bas tout ce que tu as jamais eu. Tu quittes ce pays sans le moindre regret. Adieu les origines. Religion / Tu vénères pas grand chose, à part l'argent, le bonheur, et puis les joints. Faut dire que selon toi, les trois sont un peu liés. Faut dire que les esprits pour lesquels, jadis, tu priais, t'as un peu l'impression qu'ils se sont bien gaussés. Parce que jusque là, ils t'ont pas franchement aidé à avancer. Ou pour foncer dans le mur, à la rigueur. De toute manière, ils sont un trop élégant rappel de ton passé pour que tu ne veuilles pas les oublier. Ils sont ce que tu as quitté avec le Côte d'Ivoire, avec le village, avec l'Afrique, avec maman. Tu as perdu ton passé, et avec ça, l'idée sublimée de la religion. Opinion Politque / Tu ne crois pas en grand chose. Tu penses être capitaliste, parce que les riches le sont, mais t'as des tendances beaucoup plus anarchistes ancrées dans un coin de ta tête. T'aime pas quand on te dit quoi faire. Tu préférerais franchement parcourir le monde sans qu'on ne te dicte rien. Et au fond, t'es un vagabond, donc c'est un peu ce que tu fais. Tu t'en fous un peu. la politique, quand tu te lèves le matin, sois honnête, tu n'y pense pas. Modèle, Idole, Inspiration / T'as pas un guide, t'en as des centaines. Tu vois tous ces gens, chaque jour, dans la rue, et tu es observes, tu les dissèques grâce à tes yeux, et tout ce qui te semble bien, beau, bon, en eux, tu te démènes pour le cacher en toi. Tu es un voleur de qualité. Ton modèle à toi, c'est la foule, compacte, qui bat le pavé, chaque jour, pour aller travailler, tuer, boire, grandir. Tu considères que ce qui est beaucoup à eux peut aussi être un peu à toi. Tu te colles sur le bitume, le dos collé au mur, une cigarette au coin des lèvres, et tu empruntes ce qu'ils ont de meilleur, pour devenir quelqu'un, un peu, toi aussi. Style Musicale / Tu aimes la France pour ses rues, pour sa liberté, pour son ciel gris, et puis pour sa musique. tu aimes cette langue, tu aimes ce qu'elle représente, et puis comme elle sonne. Tu vénères le rythme « à la française », les vers « à la française », la mélodie « à la française ». Tu admires, tu considères, ravi de te dire qu'elle te pousse à vivre un peu mieux chaque jour. Il y a des choses qu'on souhaite voir subsister après soi, longtemps après, parce qu'on les idolâtre. Pour toi, c'est la chanson française, celle qui te fait vibrer, celle dans toute sa splendeur. Musicien favori / Passez le bonjour à Gainsbourg, à Ferré, à Renaud, à Brassens, à Ferrat, à Souchon, à Noir Désir, à Vian, à Nougaro, à Perret. Et bonjour, bonjour surtout à Monsieur Brel. Parce que Brel, c'est une bonne moitié de ta vie. Brel résonne à chaque heure, à chaque minute dans un coin de ton esprit. Brel a changé ton monde, l'a coloré et assombrit en même temps. Tu fermes les yeux et tu le vois, Grand Jacques, te récitant son monde. Tu l'entends, et puis tu vois l'amour, l'amitié, la vie, ces choses un peu oubliées dans ton ventre, danser ensemble une valse. Ses chansons sont un art, même s'il pensait le contraire, et elles deviennent, dans ta tête, des séquences vivantes que tu souhaiterais vivre. Brel t'a énormément - parfois trop - appris. Et en premier, en tout premier, le français. Au Bazzart, il y avait des vinyles dans une grande boite, et tout au fond un jour pluvieux, t'es tombé sur J'arrive, et tu ne l'as plus jamais lâché. Tu rêves avec cet homme, tu marches à ses côtés, et parfois, tu larmes un peu, en te disant que jamais, jamais, tu ne pourras, en vrai, le voir chanter. Chanson favorite / « Regarde bien petit ». Tu l'aimes, tu l'écoutes, tu l'entends et tu la chantes, parce que tu te sens moins seul, moins seul à être seul. Tu te vois dans ses dunes, et tu vois des cheveux trop blancs, chaque jour de solitude, dans les traces noirâtres collées au macadam, alors tu penses à cet homme, perdu dans sa contrée, et tu te dis que l'un comme l'autre, vous êtes paumé. Et que vous avez tous deux posé les armes. Et tu tentes de te convaincre que toi, un jour, tu seras capable de les reprendre, et de te battre pour n'être plus seul. Auteur favori / Tu lis beaucoup, alors les noms se mélangent dans ta tête, surotut que tu regardes plus ce qui se passe à l'intérieur. Et puis donner un nom, ce n'est pas simple. Tu considères cependant que Lois-Ferdinand Céline, il est au dessus des autres. Il a ce style d'écriture, cette manière de cracher les mots sur le papier qui te fait frémir au fil des pages. Tu ouvres grand les yeux, incertain, même pas sûr de tout comprendre, mais tu t'en fous bien. Il décrit des hommes comme toi, lâché sur la face du monde, et qui courent à perdre haleine, avec cette sensation qu'ils ne se retrouveront jamais. Livre favori / Bah du coup, ouais, t'aimes pas mal Voyage au bout de la nuit. Y'en a d'autre, bien sûr, tu vis entouré de bouquins donc il y en a forcément pas mal que t'aime, mais soit tu as oublié les noms, soit ils arrivent pas tout à fait au summum de tes espérances. Réalisateur favori / Le cinéma, tu n'y as pas forcément accès vraiment simplement, mais tu te dois d'admettre que Marcel Carné, il te fais rêver. Il parle pas de grandes choses, lui, dans ses films. Il parle tout bêtement de la vie, et ça te semble si simple, si vrai, que t'en arrives à envier le plus minable de ses personnages. Film Favori / Quai des brumes. Ca pue l'amour et le bon sentiment à plein nez, mais c'est trop vrai pour que tu ne tombes pas en plein dans le cœur de ce film à chaque fois. Puis faut dire que Gabin, si tu le croisais dans la rue, il te ferait devenir gay eu deux mots. Alors souvent, tu te dis qu'il faut franchement pas que tu le regardes, ce film. Tu l'évites. Et à chaque fois, il revient à toi, il se colle contre ta peau, et tu ne parviens pas à l'oublier. Devise / « Je crois que Dieu, ce sont les hommes et qu'ils ne le savent pas. » Objet fétiche / T'as toujours avec toi, ou presque, ton skate, avec un chouette pingouin peint dessus. Tu l'as dessiné toi-même, puis t'en es un peu fier. Le skate, tu l'as trouvé dans une décharg moisie. Un des seul trucs encore en bon état, alors forcément, ça t'a vite sauté aux yeux. Plus grande peur / La Côte d'Ivoire Plus grand secret / Tout ce qui passe dans ta tête n'est qu'un long secret Plus grand rêve / Être heureux. Être riche et heureux | Intègre Susceptible Franc Accusateur Réfléchi Borné Cultivé Colérique Discret Désintéressé Ambitieux Méfiant Perspicace Violent Grave Passif Prévenant Perdu |
Que pensez-vous du Wasteland / Tu as tendance à te dire que c'est mieux, mieux que ton pays, et puis mieux que Paris. C'est le Bazzart des Curiosités, mais en universel. C'est un cadeau divin. C'est ton bonheur, livré comme un cadeau, joliment empaqueté. C'est ce que tu as cherché dans le bitume de Paris, que tu n'es pas parvenu à trouver. Mais ce n'est pas que pour toi. En cherchant bien, en cherchant mieux, tu peux extraire ce bonheur, et le cracher aux gens que tu aimes. Il y a sous cette terre colorée des milliards d'euros, tu en es certain. Alors tu calcules, tu devines, tu réfléchis. Tu observes, et tu imagines ce que tout cela pourrait donner, si cela reposait entre de bonnes mains. Entre tes mains. Comment l'avez vous découvert / Un soir pas plus triste qu'un autre, mais pas meilleur non plus. Un joint remplace ta clope. Tu manques d'habitude, tu sais pas trop ce que ça va donner, mais ce qui est sûr, c'est que jamais, jamais tu ne te serais attendu à ça. Tu voulais oublier un peu, le visage de ta mère, le visage de l'homme fou.. Tu pensais pas découvrir un monde, nouveau, qui te permettrais de rendre le tout plus beau, plus chatoyant, plus vivant. Parce que ce que tu as tenu jusque là dans tes mains, tu l'admets, c'est assez morbide. Que pensez-vous du Gourou / Tu ne penses qu'à un manque total d'ambition. Il veut maitriser, mais pour instaurer une sorte de paix étrange, pleine de limites et de faits inavoués. Tu le regardes de haut, persuadé que tu as en tes entrailles beaucoup mieux à offrir que lui, persuadé que tu tiens dans tes mains l'idée qui fera du Wasteland le monde le plus vivant. Tu lui en veux de pourir cette chance à l'aide de restrictions moisies dont tu ne comprends pas la plus simple utilité. Alors tu en viens à l'ignorer. Parfois, tu l'oublies totalement, comme s'il n'avait jamais existé, comme s'il n'y avait que toi. Que pensez-vous de votre Guide / Tu souris à sa vue. Tu vois une grande gamine, et ça t'amuse un peu. Elle est plus vieille que toi, mais ses yeux sont trop jeunes. Tu lui en veux un peu, aussi parfois. mais tu sais qu'elle tient dans ses mains ce que tu as toujours voulu. Elle exploite du Wasteland ses couleurs, et par là même son putain de bonheur. Tu observes la foule, et elle encore plus, parce que tu sais qu'elle a bien mieux que les autres à t'apprendre. Tu admires sa capacité à sourire, à ouvrir son cœur à la peinture, et toutes ces conneries, alors que tout le monde la regarde. La musique, les livres, le dessin, tu les idolâtres, mais quand personne ne te voit. Parfois aussi, tu as envie de déposer un oiseau en papier, ou à l'encre de chine,juste devant elle. Pour avoir un avis, un simple avis. Savoir si toi aussi, tu es capable de tout. Parlez-nous de votre échappatoire / T'en es pas franchement fier, mais tu te dis aussi qu'il y a pire que toi, alors t'arrive quand même à lever les yeux. tu t'es réveiller un jour, et tu t'es dit que tes clopes étaient ternes et délavées, alors t'as pris de l'herbe, où tas pu en trouver, et t'as rouler, t'as rouler comme t'as pu. T'as hésité longtemps avant d'allumer le tout, parce que tu savais pas où tout ça t’emmènerait. Ça t'a emmené bien loin, tu te dois de le dire, bien plus loin que ce que tu pensais. Et tu souris, un peu, derrière la honte, quand tu penses au Wasteland, quand tu penses à ce qu'un simple joint a pu t'offrir. c'est con, mais du coup, maintenant, tu ne les lâches plus. T'as les doigts bien serrés autour du papier à rouler, et tu les gardes bloqués, et tu mords quiconque veut te voler ton bout de paradis. Une dose de paradis contre une dose de poumon et une autre de mémoire. l'échange te semble juste. Joyeuse équivalence. |
Derrière l'écran Pseudo / Ectoplasm' Prénom / Eve Âge / 16 balais Pays / France Présence / 7/7, of course ! Avis sur le forum / Love Comment t'es arrivé ici? / A dos d'âne ailé Ange ou Démon? / God is gay. I'm gay. I'm God Double-Compte / Way Un p'tit mot en plus / Scroufy, I still love you | © KIDD. |
Dernière édition par Justice O. Kone le Dim 30 Déc - 20:53, édité 8 fois |
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| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Ven 28 Déc - 18:33 | |
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« La blanche colombe a été tuée de quatorze pleurs dans l'aile. » Tu nais en Côte d’Ivoire alors que la guerre fait violement rage. Il y a l’Etat, il y a les rebelles, et entre les deux, des cadavres, accolés à ton village moisi. T’aimes bien ce patelin pourri d’où tu viens. Faut dire que tu connais que ça, et puis même si papa est tout comme mort, tu as là le reste de ta famille. Maman est forte dans cette pure folie. Elle est là, toujours le dos droit, et puis les yeux levés vers l’horizon pour s’occuper de toi et Naeem, et de ceux qu’elle trouve, perdus, sur sa route. Ta mère, elle tend la main à ceux qui ont plus mal qu’elle, parce qu’elle est franchement forte. Tu l’admires tellement que tu n’oses pas la regarder dans les yeux. Tu baisses la tête à ses côtés, en priant pour qu’on ne voit qu’elle, qu’on oublie comme toi, tu es petit, tu n’es pas courageux, tu es faible.
Du haut de tes quelques années, tu te dis que tu voudrais faire de quoi pour l’aider, tout en te persuadant que tu en es incapable. Tu n’es pas inutile, certes, mais tu pourrais faire plus. Tu traines dans tes tâches, tu en refuses certaines, jugeant cela trop compliqué pour toi. Et le soir, chaque soir, tu t’en veux, tu te morfonds, tu te mords les doigts. Tu réalises que si tu avais vraiment voulu, sans le moindre doute, tu aurais pu. Tu te dis que le lendemain, tu feras mieux, et le lendemain, tu fais pire. Tu te maudis de cette opposition constante entre le jour et la nuit. Et ta mère, toujours, te regarde sans haine, sans dégout dans les yeux. Malgré ta connerie grandissante, elle pose toujours ce regard protecteur sur ta peau, et tu la vénères pour cela, pour sa patience.
Et puis un jour, tout se déforme. Des corps, des cris, dans la nuit. Du feu, peut-être, et des larmes, tu en es sûr, beaucoup. Ils viennent près de vous, ils prennent ton frère. Tu es trop petit, toi, et ta mère te cache du mieux qu’elle peu. En une nuit, tout s’écroule, tout se transforme. Tu ne sais trop comment, mais tout est différent. La nuit te marque, mais il y a pire. Pire que les cadavres qui jonchent le sol, pire que le départ de ton frère. Il y a l’étincelle qui a disparu du visage de ta mère. Tu te le répètes dans ta tête, tu vois déjà ses grandes mains trop froides pour se poser sur toi. Ta mère devient un cadavre mobile, qui ne sait plus où regarder. Quelques mois, quelques semaines encore, et la voilà malade.
Il t’a faut ça, pourri que tu es, pour enfin te transformer, pour devenir quelqu’un d’à peu près – à peu près – bien. Ce jour où le corps de ta mère commence à sa courber, c’est ton regard qui se relève. Tu allonges ta mère sur un lit, tu lui ordonnes du repos, et tu vas, toi-même, chercher les tâches ingrates, toutes celles que tu lui refusais quand elle tenait encore sa santé dans les mains. Tu marches sous le soleil, la sueur dans la peau et la poussière dans les yeux, et ça ne te gêne plus. Tu te fous de la douleur, parce que tu es sûre que même quand elle était en santé, elle souffrait déjà plus que toi. Tu voudrais tant prendre sa place, lui réinsuffler la vie mais tu sais déjà, tout profond en toi, qu’elle est déjà partie. Le départ de ton frère a achevé ce qu’avait, longtemps auparavant, commencé ton père.
Et aujourd’hui, maman est morte. Tu creuses un trou toi-même, et tu ne craches pas tant, pour elle, parce qu’elle n’aimait pas ça. Tu mets sur toi ce que tu as de plus triste, et le soir, quand tout le monde a quitté la tombe, tu ne récites pas de prières, tu chantes à sa mémoire. Tu allumes un petit feu, parce qu’elle aimait bien en voir, tu t’en rappelles, et tu attends, tu attends que tout se couche, et que tout se relève à nouveau. Au petit matin, tu quittes le sol dur, et tu croises le regard du vieux fou du village. Maman l’aimait bien, et il t’accueille chez lui, et tu ne sais pas dire non. Quelques affaires et des larmes plus tard – tu ne sais pas encore comment on ne pleure pas – tu es le moineau sous son aile. Les autres l’appellent le fou, mais il t’apprend à lire, et à griffonner quelques mots. Il t’offre un livre, traduction bancale qu’il s’est plu à faire lui-même des poèmes d’un Villon, dont le nom t’écorche la bouche, tant la sonorité te semble étrange. Mais ce qu’il écrit est tellement doux à tes yeux, tellement réconfortant, que tu en oublies le reste. Tu fais ce que tu as à faire en pensant à la France, et à ce qu’elle a pu écrire. Tu en rêves.
Et soudain, quand tu rouvres les yeux, Naeem est revenu. Tu as pris quatre années dans les os. Tu es persuadé d’être grand et fort, de tout savoir. Pourtant, tu ne connais pas cette lueur terne dans le regard de ton frère. Les yeux de ton frère sont morts, comme ceux de maman, quand le merle s’est envolé. Il ne te dis rien, juste qu’il quitte la Côte d’Ivoire, qu’il part en France. Tu lui en veux un peu. Il ajoute que tu viens avec lui. Tu lui en veux beaucoup, et puis tu le vénères, secrètement. Tes adieux au vieux fou. Il te laisse le livre, tu lui en promets d’autres. Tu promets un retour, et de l’argent et du bonheur. Quand ils partent en Europe, tes frères, ils n’en reviennent pas. Ca doit être bien beau. Tu prends dans ta poche des souvenirs de maman, une photo, et un poème en français, que ton vieil ami t’a donné, qu’il tenait lui-même de la main d’une française morte dans la guerre qui ravage ton pays. Tu vois au loin la mer, les vagues, et les bateaux miteux. D’ici, tout te semble beau, parfait, illusion. D’ici, tu ne vois pas les cadavres, à la surface de l’eau, balladés par les embruns. Et pourtant, après tout ça, ton pied se pose sur terre.
Bienvenue, gamin, en France et à Paris.
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« C'est sur elle qu'on a tiré, mon Dieu qu'elle était belle. » Si cette fois j'prends mon stylo C'est pour écrire ces quelques lignes. Si cette fois j'écris ces mots C'est pour dire que je m'indigne. J'n'ai pas l'âme d'une combattante Pour arrêter cette connerie. Pour faire remonter la pente Mais j'ai l'espoir, j'ai l'envie.
J'ai envie d'voir un sourire Sur le visage de la Zambie. J'ai envie d'entendre rire Du fond du coeur la Lybie. Mais c'que j'vois est dramatique Regarde à Tripoli l'décor. Des conditions d'vie drastiques A Lusaka des enfants morts.
La blanche colombe a été tuée De quatorze pleurs dans l’aile. C’est sur elle qu’on a tiré Ah, mon Dieu, qu’elle était belle ! Une pauvre plume qui s'envole Une plume qui se déchire Et voilà la paix qui s'étiole La paix qui s'apprête à mourir T'as ces mots, cachés dans ta poche, au fond d'un portefeuille qui n'existe pas, qui n'a jamais existé. Ecrits à l'aide d'une douce plume, un peu fanée, des mains d'une fille trop jeune pour la mort. Tu les regarde parfois, persuadé qu'ils tiennent en leur sein toute la vérité du monde. Tu vois ta mère, derrière, ton pays, celui que tu as quitté, parce que tu étais incapable de continuer à marcher droit, là-bas. Alors ouais, quand tu regardes le bout de papier, que tu sens assez ta foi pour pousser ta main jusqu'à ta poche, tu as comme une tendance à vouloir pleurer. Tes larmes, à l'acide, elles te piquent les yeux, elles te poussent à fermer les paupières. Tu voudrais oublier le monde à l'aide du noir, et il s'étend juste un peu plus à tes pieds. Tu le vois, dans sa splendide décadence, et tu contemples, tu vois comme tu es un pion de plus. Mais un pion, quand ça vit à Paris, ça tient debout beaucoup plus longtemps que quand c'est en Afrique. Et puis, le ciel, vu qu'il est gris, et bien ce qui est en dessous, il le fait paraitre plus beau, plus étincelant. Ça ressort mieux. Ça ressort plus vivant, et puis moins affamé. Paris, c'est comme un rêve qui se réalise, mais qu'a moitié, quand on y pense bien. T'as passé toute ta vie tout collé contre le malheur. Avec ton départ à Paris, tu as réussi à le semer. le pige, dans l'histoire, c'est que même en tendant le bras, le bonheur, tu as encore du mal à le toucher. Tu l'effleures, parfois, du bout des doigts, quand tu croises une musique, un livre, plus jouissif que les autres. Pendant l'ébauche futile d'un dessin. Mais jamais, jamais, tu ne plonges en plein dedans pour en bouffer à grande volonté les entrailles. Tu ne fais que zoner, le vague à l'âme, entre Paname, et puis le Bazzart des Curiosités, dans lequel, quoique tu penses, au fond, il fait bon vivre, quand on a que ça. Parce que c'est grâce à L'Espérance, finalement, que t'as trouvé les livres qui t’ont appris le français, que tu as découvert Brel, et puis tous les autres. C'est grâce à lui, et un peu à ton frère - même si tu ne le dis pas - si tu vis là, que t'as un lit et quatre murs, quand t'as besoin de fermer les yeux. Tu y reviens, à chaque fois, comme un bon chien fidèle. Tu hurles à qui veut l’entendre que tu cherches qu’à fuit les murs de ta prison, et pourtant, à chaque fois, chaque soir, quand il fait trop froid, quand il fait trop faim, t’es là, devant la porte, à attendre sagement. T’attendrais presque la patte levée, si jamais ça permettait d’aller plus vite. Parce qu’ici, c’est con, mais tu sais qu’on ne te juge pas. Tu sais qu’ils ne te regardent pas avec des yeux pleins de mépris, parce qu’ils sont tous comme toi, dans ce taudis, un peu minable, et puis trop chaleureux. Alors tu te postes, à ta fenêtre, et tu attends que le temps passe, parce qu’à Paris, c’est tout ce qu’il y a à faire. Tu fumes un joint, et tu alternes avec une cigarette, et tu déconnes un peu avec l’herbe, et tu pars un peu trop loin. Tu fermes les yeux, tu distingues mal le monde et puis soudain, c’en est un nouveau qui s’ouvre, devant tes yeux. C’est quelque chose de complètement différent. Un lieu sans Dieu ni maitre, une nouveauté, qu’il est désormais possible, pour toi, d’exploiter. Parce que personne, sans doute, n’y a pensé avant toi. Bienvenue, gamin, au Teenage Wasteland. |
Dernière édition par Justice O. Kone le Lun 31 Déc - 1:36, édité 11 fois |
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Invité Invité
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Ven 28 Déc - 18:42 | |
| Bienvenue ici et bonne chance pour ta fiche |
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Scar A. Kone-Bregovic « I Am an Antichrist »
→ ÂGE : vingt-deux.
→ PROFESSION : artiste de cirque errant.
→ CRÉDITS : .reed
→ MESSAGES : 113
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Ven 28 Déc - 19:18 | |
| AAAAAAAAAAAAAAAAAH JUSTICE Re-bienvenue chou :D Et puis même qu'on va se faire des rps de bâtaaards |
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Invité Invité
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Ven 28 Déc - 19:21 | |
| Rimbaud Bienvenue ! |
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Invité Invité
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Ven 28 Déc - 19:30 | |
| je sais pas ce que ton perso va donner, mais j'crois qu'il va nous falloir un link sinon bienvenue |
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Invité Invité
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Dim 30 Déc - 11:40 | |
| - Ariana D. Rosebury a écrit:
- Bienvenue ici et bonne chance pour ta fiche
Huhu, merci ! - Scar A. Kone-Bregovic a écrit:
- AAAAAAAAAAAAAAAAAH JUSTICE
Re-bienvenue chou :D Et puis même qu'on va se faire des rps de bâtaaards BIEN SUR QUE OUI ! Et merci ! - Ian T. McCandless a écrit:
- Rimbaud
Bienvenue ! Rimbaud est notre ami à tous Merci bien. - Aleksei N. Smirnov a écrit:
je sais pas ce que ton perso va donner, mais j'crois qu'il va nous falloir un link sinon bienvenue Yeahyeaaaah ~ (Il va roxeeeer, ça s'verra **) Et bien sûr, pour le lien ! |
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Invité Invité
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Dim 30 Déc - 13:23 | |
| bienvenue, tain, j'adore ton avatar |
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A. Taz D.-Valléliàn « If The Kids Are United »
→ ÂGE : VINGT-TROIS
→ PROFESSION : RAPPEUR AMATEUR, DEALER.
→ CRÉDITS : IKYREL
→ MESSAGES : 414
| Sujet: Re: JUSTICE | Je est un autre Mer 2 Jan - 6:38 | |
| Bienvenue sur Teenage Wasteland !
Alohaaaa! mon très cher Invité, tu as passé pour la première fois les portes du Wasteland. Comme je suis fier de toi, mon bébé Tu le vois, ce joli p'tit monde qui brille même dans la nuit, avec ses fous, ses paumés, ses délaissés, ses joueurs, ses haineux...? Tu la vois, la volaille, entassée dans le bac à sable? Et bien tu peux la rejoindre, au risque de perdre ta tête. De toutes façons, t'as plus grand chose à perdre, hein? Alors voilà, je t'annonce que tu es validé, et que tu peux dès maintenant aller jouer avec eux! En tant qu'admin suprême et tyran autoproclamé, je te conseille d'aller recenser ta p'tite bouille, histoire qu'on te le pique pas. Avoues que t'aurais le seum, sinon! Après, tu peux commencer les p'tites formalités: te créer une fiche de liens, pour avoir des copains, des copines, des voisins, des colocs, des ennemis, des emmerdeurs attitrés, des chien à disponibilité, des larves sans âmes et que sais-je encore. Tu devrais également te créer une fiche de rps, histoire de recenser toutes tes aventures aussi ennuyeuses soient-elles. Et, pourquoi pas, tu pourrais faire quelques demandes essentielles (boulot, logement... la routine poto!). Ce sont juste des conseils, mais t'es ton propre chef, ici! Moi, j'suis suuuper heureux de voir une nouvelle tête dans nos rangs, camarade. D'ailleurs, je trouve que t'as bien respecté le PV de Neo, tout en te l'appropriant. J'aime notre lien avec Scar, et j'ai hâte de le jouer, parce que le petit Justice, il est hyper attachant ** Je suppose que Neo approuve aussi, mais s'il souhaite que tu modifies des choses, il a le droit de véto (a). Validé, très cher! Allez, moussaillon, conquiert le Wasteland Et n'hésites pas à demander des liens à tout le monde, et à m'en réserver un ! Poutouuus et sois libre comme l'air, mon chou
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